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MAIS QUI

ES-TU?

" J’ai vu dans l’entrée le sac d’équipement de mon frère ça a fait tilt"

Arnaud Mazzone

Défenseur, numéro 3

Esprit Volants : Raconte nous un peu tes débuts et pourquoi le hockey ?

 

Arnaud Mazzone : J’ai commencé à l’âge de 5 ans et demi, 6 ans. Mais à la base je voulais jouer au tennis.

J’ai commencé le sport par la natation avec mon frère et comme on voulait faire un autre sport notre père nous a demandé de trouver autre chose. Le jour des inscriptions, je suis parti avec mon père pour m’inscrire au tennis et mon frère est parti avec ma mère pour l’inscrire au hockey. Je n’ai pas eu forcément le feeling dans le club de tennis et quand je suis rentré à la maison et que j’ai vu dans l’entrée le sac d’équipement de mon frère ça a fait tilt. J’ai trouvé ça génial, j’ai commencé à les mettre sur moi et dans ma tête je me suis dit « C’est bon j’ai trouvé, c’est du hockey que je veux faire ». Le lendemain ma mère m’a inscrit au hockey à Garges-lès-Gonesse.

 

EV : Explique nous un peu ton parcours.

 

AM : J’ai joué au club de Garges jusqu'à l’âge de 15 ans, puis je suis parti jouer et suivre une année d’études au Québec avec mon meilleur ami. Je suis revenu en France et c’est là que j’ai rejoins beaucoup de joueurs d’Ile de France à Rouen dont Antoine (Amsellem), Sébastien Dermigny… Moi je n’y suis resté qu’une saison en juniors mais on avait la chance de pouvoir s’entrainer avec l’équipe 1ère tous les matins. Par la suite, je suis revenu jouer une saison à Garges en D2 en junior et suite à un coup de téléphone de l’équipe d’Amiens je suis parti jouer là bas en junior puis en Magnus. J’ai joué 4 ans à Amiens puis je suis parti à Dijon pendant un an.

Là, il y avait un  choix à faire, soit je changeais de club pour trouver une nouvelle Magnus soit je pensais à ma reconversion. Résultat, je suis revenu en région parisienne, j’ai repris mes études et trouvé une place dans mon club formateur de Garges en D1 pendant 3 ans. Ca ne se passait pas forcément bien avec l’équipe dirigeante de Garges, j’étais sur le point d’arrêter. C’est à ce moment que Fred (Brodin), que j’avais connu à Amiens, m’a appelé et m’a parlé de son projet pour la D3 des Volants. Depuis 2008, je suis aux Volants avec une petite pause d’un an durant laquelle j’ai joué pour l’équipe de Champigny.

 

EV : Pourquoi les Volants ?

 

AM : À la base c’est vraiment Fred qui m’a donné envie avec son projet de remonter l’équipe, à ce moment là j’étais encore à Paris dans mes études et le rythme était un peu moins soutenu que la D1.

 

EV : Tu étais donc présent à la montée en D2 des Volants ?

 

AM : Oui à la fin de ma deuxième année. C’est à ce moment que tout le monde à plus ou moins rejoint l’équipe, Quentin Pepy, Antoine (Amsellem)…. Fred avait formé une équipe D2 avec pour objectif de monter en D1.

 

EV : Est-ce que tu peux nous parler de l’ambiance qu’il y a dans l’équipe ?

 

AM : Grosse question ça… En général à Bercy ça a toujours été une très bonne ambiance, des potes surtout. Aujourd’hui, Antoine et Jérôme ont fait le choix d’être compétiteurs mais avec des amis et ça c’est super important. Alors, même si il y a certains joueurs qui sont arrivés cette année que je connaissais de nom ou pour les avoir déjà rencontrés sur la glace, je pense que c’est une ambiance que tu ne retrouveras pas dans d’autres vestiaires. C’est ce côté là qui me donne encore envie de jouer, et le fait que l’on ait tous un bon niveau individuel et du talent.

On a tous déjà joué à un haut niveau, on a tous un beau bagage. Des mecs comme Eddy (Ferhi) ce sont des joueurs phares pour nous, il nous apporte pas mal de choses et nous sauve aussi beaucoup de matches. Soit dit en passant, David (Blasband) aussi, il fait une super saison.

C’est vrai que l’on a perdu des matchs mais on est assez soudés pour se relever, et envisager les playoffs la tête haute. C’est ce qui va nous permettre, je crois, de passer cette étape où l’on s’est planté les années précédentes. Après, on a pour la plupart un certain âge, on a tous de l’expérience dans le hockey et dans la vie de tous les jours donc on sait se remettre en question quand il le faut. Dans la défaite, on a tous assez de réflexion pour se remettre en question et analyser ce qui s’est passé.

Je connais la plupart des gars, et surtout Antoine, depuis plus de 20 ans, alors ça se ressent sur la glace. Il est blessé en ce moment mais c’est vrai que lorsque l’on est sur la glace ensemble, on se connaît assez bien pour savoir où chacun se place, les passes dont il a besoin pour shooter… Tout ça, ça apporte pas mal de bonnes choses. L’ambiance que l’on a, elle est vraiment importante que ce soit hors glace ou sur la glace.

 

EV : Antoine et Jérôme ont fait ce choix de privilégier les gars dont ils connaissaient le niveau pour que vous soyez capables chacun de votre côté vous « autogérer » un minimum.

 

AM : Leur rôle est vraiment difficile, c’est vrai que moi je ne pense pas pouvoir être capable de jouer et de gérer les autres à coté. Pour eux ça doit être super compliqué, d’être dans le match et de regarder en même temps si tout se passe bien en individuel. C’est vrai que parfois même nous, « les anciens », on ne fait pas gaffe aux autres et on ne pense qu’a nous. Donc on doit se reprendre, parler avec les gars et s’autogérer pendant les matches.

 

EV : Ce n’est pas trop difficile pour toi d’être parmi les plus âgés de l’équipe ?

 

AM : Non, ça va, ça se passe bien. C’est vrai que ça charrie quand même mais bon je ne suis pas le plus vieux non plus (rires).

 

EV : Est-ce que tu as un rituel d’avant match ? Une chanson qui te met dans l’ambiance ?

 

AM : J’écoute toutes les conneries qu’ils peuvent dire dans le vestiaire, ça me détend. Je n’ai pas forcément de rituel, le seul truc que je fais c’est que je lace toujours le patin gauche avant le droit.

 

EV : Est-ce que tu as un surnom ?

 

AM : Ça remonte à loin, avant Amiens, peut être à Rouen. Les mecs m’ont surnommés « Z », je ne saurais pas te dire pourquoi, ni d’où ça vient. Pour moi ça vient de mon nom de famille dans lequel il y a deux Z, pour simplifier surement… Il n’y a que pendant mon année à Champigny que l’on m’a appelé Arnaud parce que bizarrement il y avait déjà un « Z » dans l’équipe. Alors c’était étrange, parfois je me retournais sur la glace mais ce n’était pas pour moi…

 

EV : Un conseil que tu pourrais donner aux jeunes qui commencent le hockey ? Si un jeune vient te voir demain et te dit « moi je veux jouer en équipe de France, je veux être professionnel » tu lui dis quoi ?

 

AM : Houlà, je lui dis change d’avis, joue au foot et tu pourras te faire de la thune (rires). Non sans rire, si c’est une passion il faut y aller. Regarde, aujourd’hui je vais avoir 36 ans et je joue encore, si tu as l’envie quand tu es jeune je dirais vas y fonce mais il ne faut surtout pas négliger les études. C’est important de pouvoir se retourner un jour, que ce soit à cause d’une blessure ou en fin de sa carrière. C’est important de savoir ce que l’on peut faire après.

« Fonce », bien sûr que je le dirais mais c’est vrai qu’en France, même si ça se développe, il y a encore des freins. L’opportunité de partir à l’étranger jeune apporte des valeurs, que se soit dans le jeu ou humainement. Il faut foncer mais toujours garder les études dans le coin de sa tête. Il faut aussi savoir que partir jeune, ça implique que tes parents soient derrière toi aussi. Ça demande des sacrifices, c’est compliqué. C’est vrai que tu mûris plus rapidement mais le manque de ta famille peut se faire ressentir. Faut savoir que tout ça à un coût financier aussi et il faut avoir des parents qui te suivent dans tes rêves, te soutiennent. Moi je remercie mes parents de tout ce qu’ils ont pu faire pour moi.

Le hockey, c’est un sport qui peut t’apporter beaucoup de choses, que ce soit humainement ou dans le sens du devoir, ça change pas mal de choses sur ta façon de penser.

 

EV : Qu’est-ce que tu attends du public parisien ? Un mot pour les supporters ?

 

AM : C’est vraiment cool que le public soit au rendez vous, c’est important. Quand je ne jouais pas suite à ma blessure, j’ai trouvé l’ambiance dans les gradins très bonne, il y avait du monde. Maintenant le bémol, je ne sais pas si c’est lié à l’enceinte de la patinoire ou aux spectateurs mais c’est vrai qu’il manque un peu de bruit. Sur la glace on n’entend pas les chants, ni les tambours alors que ça pourrait nous motiver encore plus.

Cette année grâce notamment, à l’AccorHotel Arena, il y a du mouvement, plus de spectateurs qui viennent, des personnes qui ne connaissent pas forcément le hockey. Je pense que si il y a un petit groupe d’une dizaine de personnes qui entamait des chants ça pourrait fédérer un peu ces personnes là.

Donc continuez et venez encore plus nombreux pour les playoffs, et même si on n’entends pas forcément des cris ou des encouragements on voit le monde et ça c’est cool.

 

EV : Dernière question, qu’est ce que tu préfères chez toi ?

 

AM : Mes yeux.

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