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MAIS QUI

ES-TU?

Revenir aux Volants, c’est une sorte de clin d’œil que j’ai toujours eu envie de faire"

Eddy Ferhi

Gardien, numéro 1

Esprit Volants : Raconte nous un peu tes débuts et pourquoi le hockey ?

Eddy Ferhi : J’ai commencé relativement tard, à l’âge de 7 ou 8 ans. À l’école primaire dans laquelle j’allais j’avais quelques camarades qui jouaient au hockey et un jour j’ai décidé de les suivre à la patinoire. Ils ont tous raccroché les patins depuis, mais moi je suis toujours là. C’était un peu du hasard en fait.

EV : Tu as tout de suite voulu être gardien ?

EF : J’ai commencé en fin de saison, donc pendant quelques semaines j’ai été joueur de champs. Mes parents m’avaient payé un petit stage d’été pour essayer de rattraper mon retard, du fait de l’âge, au club de Champigny. En arrivant le coach m’a dit : « J’ai un équipement de joueur et un de gardien, lequel t’intéresse ? », spontanément j’ai répondu que je voulais être gardien. J’imagine que le casque et les grosses jambières m’ont impressionné. Avec le recul j’aurais peut être choisi l’autre équipement, mais aujourd’hui j’en suis là.

EV : Explique nous un peu ton parcours.

EF : Je devais m’inscrire à Champigny après ce fameux stage mais finalement je me suis inscrit aux Français Volants. Tous mes copains y jouaient en plus. Donc après des débuts normaux en hockey mineur on se rend compte d’un coup que c’est vraiment pas mal, on fait un ou deux stages l’été et le niveau monte, on fait les sélections équipe de France jeunes et puis le bac arrive.

Je n’avais pas forcément envie d’arrêter le hockey après le bac pour rentrer dans une école, parce qu’en France rien n’est vraiment fait pour pouvoir aider les jeunes sportifs à faire des études de haut niveau et du sport à un niveau intéressant. Donc je suis parti outre atlantique à ce moment là.

J’ai eu mon bac à 17 ans en France et je suis parti au Québec pendant deux ans dans l’espoir de pouvoir obtenir une bourse pour une université américaine, ce qui était mon rêve ultime.

J’ai eu cette bourse après 2 ans, j’ai fait 4 ans à l’université et de là j’ai signé mon premier contrat pro, ce qui m’a permis de jouer deux ans aux USA.

Ensuite je suis rentré en France pour terminer ma carrière professionnelle, j’ai joué pendant 10 ans. En arrivant des USA j’ai joué pour l’équipe d’Anglet pendant 1 an puis pour Grenoble pendant 5 ans, tout ça en ligue Magnus. Puis je suis retourné à Anglet pour commencer ma « pré-retraite » en D1 pendant trois ans. J’ai ensuite fait une pause pendant deux ans et demi.

EV : Pourquoi les Volants ? C’est ton club de cœur ?

EF : Oui, essentiellement. J’ai pris la décision de terminer ma carrière avec le maillot des Français Volants sur les épaules, c’est une sorte de clin d’œil à mes débuts. Il y a aussi le fait que mon fils a grandi, et j’ai voulais pouvoir jouer devant mes enfants. Ma fille m’a vu jouer, je ne sais pas si elle s’en souvient, mais mon fils était trop petit pour s’en souvenir. Le but était aussi qu’il puisse s’approprier des souvenirs avec son papa en équipement sur la glace.

EV : Tu vas bien rester au moins une année de plus pour qu’il ai encore plus de souvenirs ?

EF : Est ce que l’on va vouloir de moi une année de plus ? C’est la question qu’il faudra poser à d’autres personnes (rires). Sincèrement, j’y prends beaucoup de plaisir au quotidien mais c’est très compliqué d’un point de vue logistique entre le boulot, la vie de famille et les entrainements. Puis, il y a l’âge aussi, j’aurai 39 ans l’année prochaine, ça commence « à tirer » un peu sur l’organisme. J’avais un peu oublié pourquoi j’avais arrêté après Anglet et maintenant ça me revient. Mais le plaisir est intact, c’est un régal. C’est juste les moments où je ne suis pas sur la glace quand il faut courir, finir son boulot qui posent un peu problème aujourd’hui.

EV : Est-ce que tu peux nous parler de l’ambiance qu’il y a dans l’équipe ?

EF : Il y a une très bonne ambiance. Le groupe vit très bien, certains se connaissent depuis longtemps et passent beaucoup de temps ensemble en dehors de la glace, à mon avis ça c’est un vrai plus.

Mais je dois avouer sincèrement que de ne pas faire les déplacements impacte beaucoup sur ma compréhension et ma connaissance des mécaniques de ce groupe. Parce que c’est souvent dans le bus que tout ça se met en place. Je n’ai pas eu à les vivre cette année, ce n’est pas toujours agréable de ses sentir extérieur à la prestations des autres. Quand les moments sont difficiles on aimerait être là, mais ce choix de ne pas faire les déplacements a été mûrement réfléchi avec Antoine et Wagui. Je n’aurais pas pu reprendre si j’avais du m’engager sur les matches à l’extérieur. Ce sont plutôt les contraintes logistiques qui posent problème en tant que tel et non le fait de se déplacer, même sur une courte distance.

Les choses sérieuses vont commencer à arriver donc on va voir un petit peu si ce noyau solide va pouvoir nous aider à traverser les épreuves que représentent les Play-Off. Mais en tous cas, à vivre c’est un régal.

 

EV : Est-ce que tu as un rituel d’avant match ? Un fétiche que tu mets dans ta poche ?

EF : J’étais très superstitieux avant, mais aujourd’hui je n’ai plus vraiment de temps pour l’être. Mon rituel aujourd’hui, c’est plus de m’occuper de mes enfants jusqu’à ce que ce soit l’heure d’y aller. Je me suis un peu dépouillé de mes superstitions et ce n’est pas plus mal. Le but en venant ici c’était de me faire plaisir et de gommer un peu tout ce qui avait pu parfois m’empêcher de prendre du plaisir. La superstition ça peut être très envahissant. Maintenant ça me permet de me concentrer vraiment sur le fait de prendre du plaisir sur la glace, de profiter du vestiaire et d’aller dans un match l’esprit tranquille.

EV : Est-ce que tu as un surnom ?

EF : Non je ne crois pas. C’est vrai que dans mon dos j’entends des « vieux » « ancêtre », des trucs comme ça mais bon… (rires)

EV : Ce n’est pas difficile d’être le plus ancien dans le vestiaire ? Tu ne te fais pas trop charrier ?

EF : Je ne suis pas si âgé que ça par rapport à certains alors faudrait pas qu’ils se moquent trop non plus parce que je pourrais leur rappeler leur année de naissance (rires).

C’est plutôt un plaisir en fait, c’est marrant de les entendre, ça rajeunit un peu aussi. Ca permet de rester au contact de certaines choses que l’on ne fait évidemment plus quand on rentre à la maison et que l’on a une vie de famille. Ce n’est pas du tout une contrainte, au contraire, le groupe est vraiment sympa donc pour moi c’est un vrai plus.

EV : Antoine Amsellem et Jérôme Wagner nous on expliqué qu’ils n’avaient pris dans l’équipe cette année que des joueurs qu’ils connaissaient déjà avant.

EF : Moi je connaissais Antoine, plus jeunes on a joué ensemble. C’est justement à lui auquel je pensais quand je disais que l’on avait presque le même âge (rires). On a fait quelques sélections plus jeunes ensemble, il est passé par Anglet avant moi, ça a créé des liens. On a toujours gardé contact et lorsque je suis venu l’année dernière donner un petit coup de main avec les gardiens j’ai rencontré Jérôme et le courant est bien passé entre nous aussi.

EV : Un conseil que tu pourrais donner aux jeunes qui commencent le hockey ? Si un jeune vient te voir demain et te dit « moi je veux jouer en équipe de France, je veux être professionnel » tu lui dis quoi ?

EF : Sincèrement, d’essayer de prendre le plus de plaisir possible. C’est ultra bateau mais c’est la source, parfois on a tendance à s’écarter de ça et je pense que lorsque ça arrive ça peut devenir compliqué. Il faut croire en ces rêves, moi j’ai eu la chance d’en réaliser quelqu'uns grâce au sport. Quand je me revois plus petit, on se moquait beaucoup de ma passion pour la NHL et tout ce qui était nord américain mais j’y croyais dur comme fer et voilà. Tout ne s’est pas passé comme je l’avais souhaité mais je pense que je n’aurais pas fait la moitié de ce que j’ai fait si je n’avais pas rêvé à tout ça. Si tu penses que ce n’est pas forcément possible, si tu te poses des questions ça peut devenir compliqué. Pour moi c’était une évidence et c’est ce qui m’a permis d’avancer sans me poser de questions.

EV : Qu’est-ce que tu attends du public parisien ? Un mot pour les supporters ?

EF : Déjà, félicitations, parce qu’il me semble qu’il n’y a pas grand chose qui est fait pour vous faciliter la tache. Les attentes si j’en ai, elles sont plutôt dirigées vers les entités qui pourraient faire en sorte que le hockey se développe à Paris.

Quand on voit l’engouement qu’il peut y avoir ou le potentiel qu’il y a dans la patinoire; sans qu’il n’y ait quoi que ce soit qui soit réellement mis en place, on se dit que ça pourrait être exponentiel si certains efforts étaient faits.

Donc à part « Félicitations » à une initiative telle que la vôtre, je ne vois pas ce que je peux ajouter. C'est bien de voir des gens motivés comme vous dans un club comme les Français Volants, qui ne mérite peut être pas autant d’amour, j’espère qu’il vous est suffisamment rendu de la part du club. Donc un autre mot : « Bravo ». On a besoin de vous, la patinoire est petite, elle résonne très vite alors on est très heureux de venir et de voir qu’elle est pleine et que ça va vibrer. On a conscience que pour un supporter ça ne doit pas être évident tous les jours.

EV : Dernière question, qu’est ce que tu préfères chez toi ?

EF : Ma famille.

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